Guillemette Resplandy-Taï
L'exil, chérie
ISBN : 978-2-915779-226
172 pages
Parution : 26 avril 2017
17€
En
1919, la France a plus que besoin de main-d’œuvre étrangère.
Elle a perdu plus d’un million d’hommes au combat et le pays doit
faire face aux problèmes de la reconstruction.
Au
cours des années vingt, l’ère industrielle et le dépeuplement du
milieu rural ont rendu nécessaire un recrutement à grande échelle.
Jamais le nombre d’étrangers n’avait augmenté en aussi peu de
temps.
L’état
français signe alors des conventions d’immigration avec des pays
surpeuplés d’Europe : la Pologne, la Tchécoslovaquie,
l’Italie. Ces conventions garantissent l’égalité des salaires
et le bénéfice des lois de protections sociales.
Pour
le recrutement, l’Etat s’en remet à un acteur privé, la toute
puissante Société Générale d’Immigration. Cette société joue
un rôle majeur dans la recherche, la sélection, le transport et le
placement des 500 000 ouvriers et ouvrières d’Europe
centrale.
De
nos jours, pour son mémoire sur l’Immigration en France entre les
deux guerres mondiales, une étudiante, la narratrice, est invitée à
pénétrer par le biais de ses recherches, dans l’intimité d’une
famille d’ouvriers polonais arrivés en France à la fin de la
Première Guerre mondiale.
Pour
votre mémoire de master, lui
avait expliqué son directeur de recherches,
nous attendons de vous un véritable travail de terrain. Suivez une
famille d’ouvriers, adoptez-les et vivez avec eux. La vérité
vous rattrapera et vous surprendra,
avait-il même ajouté.
Mais à
aucun moment il n’aurait pu imaginer à quel point l’histoire de
ces hommes et de ces femmes influencerait, de façon inattendue,
l’existence de la jeune fille.
Le
premier roman de Guillemette Resplandy-Taï explore avec habileté
plusieurs territoires littéraires. Sur toile de fond historique,
c’est d’abord le drame de cette famille accueillie à Couëron
que l’auteur nous invite à découvrir.
La
démarche de l’étudiante, au début universitaire et froide, se
transforme vite en une forme de tendresse pour ces personnes, ce qui
la pousse naturellement à une enquête détaillée afin de
comprendre la vérité.
Et
le dénouement inattendu déséquilibre de façon jubilatoire le
lecteur.
« L’exil,
chérie, m’avait-il juste dit avec son humour élégant, c’est
notre sort à tous. Regarde, moi je ne vais pas tarder à y partir…
Alors, un peu plus tôt, un peu plus tard... L’important, c’est
de savoir comment on sera accueilli parce qu’on en revient
rarement. »
Guillemette
Resplandy-Taï a déjà publié plusieurs livres pour la jeunesse, et
un recueil de nouvelles.
L’exil,
chérie est son premier
roman.